Alexandra Bronkers, a mots découverts

De « surprises » en « célébrités », la people girl de TF1 incarne les nouvelles blondes du petit écran : la tête sur les épaules, du cran sous le brushing et une bonne dose de sagacité dans les yeux noisette, pétillants, bien sûr.

Alexandra Bronkers

A mots découverts

Par Anita Copet             Réalisation Florence Julienne    Photos J.-F. Gaté

« Bonsoir, vous êtes sur le plateau de « Célébrités ». » Applaudissements. Alexandra Bronkers, blonde « pétillante », comme on dit, l’œil noisette qui « pétille » (forcément), vient de dire les premiers mots d’une longue série. Comme chaque fois : à ses côtés, deux invités, célèbres vous l’aurez compris, plus Stéphane Bern, spécialiste des rois et des reines (oui, c’est une spécialité), qui est là pour pimenter l’émission de révélations fracassantes. Exemple : la reine d’Angleterre dormira à Buckingham le soir de l’anniversaire de Charles. Bon, ça fait du bien de le savoir, même si Alexandra coupe parfois court à de tels scoops d’un « merci Stéphane » sourire aux lèvres et toutes dents dehors.

Je fais du 37. Ce n’est pas ma pointure, c’est mon taux d’audience

En fait, le maître de cérémonie, c’est elle, et les chiffres de l’audimat prouvent qu’elle ne se débrouille pas si mal. Lorsqu’elle vous dit : « Je fais du 37 », ce n’est pas sa pointure mais le taux d’audience qui lui est communiqué le lendemain de l’émission. D’ailleurs, ce n’est pas son meilleur score puisque, pour « Surprise sur prise », émission à gags (toujours sur TF1) qu’elle anime également, elle chausse alors du 39. Bref, cette jeune femme est appréciée, en tout cas se donne beaucoup de mal pour ça.

Dans la vraie vie, elle est aussi charmante que sur le petit écran, contente de la séance avec le photographe, contente d’être interviewée, contente de faire son métier. Alors, on se dit que ce n’est que justice, parce qu’elle est jolie, et bien que ce ne soit pas un handicap, ce n’est pas toujours pour ça que l’on réussit. Bien sûr, elle a été mannequin ; d’accord, elle a été Naguette (l’équivalent des Claudettes de Claude François, mais pour Nagui et sans la danse), mais elle a aussi animé « Les nuits musicales », une bonne émission de France 2 qui passait de 1 h à 4 h du matin, et là, l’audimat… Mais bon, Alexandra a les pieds sur terre, le « people » est pour l’instant son fond de commerce. Elle se considère aussi un peu journaliste, a ses idées et en parle lors des conférences de rédaction de l’émission.

Pas vraiment riche mais presque célèbre, elle est aussi soumise aux délires des paparazzis, qui veulent constamment lui coller des fiancés qui n’en sont pas. Cet été, elle a riposté et s’est fait volontairement photographier avec l’homme de sa vie, Benjamin. Quand on lui demande si elle ne craint pas cette médiatisation, elle répond qu’elle fait partie des gens connus. Et puis, elle « vend un produit et le service après-vente fait partie du contrat ». Pas de doute qu’elle soit tout à fait prête pour réaliser son rêve, jouer dans un bon téléfilm. La production n’aura pas à se plaindre côté promotion : elle est parfaite.

Je ne crois pas qu’à la télé, on soit obligée de séduire avec son physique

« Il y a des femmes qui n’avaient peut-être pas le physique, mais elles faisaient de l’audience. Je pense qu’il faut surtout avoir un certain charisme. Et ça n’a rien à voir avec la beauté pure. Je trouve d’ailleurs que les femmes manquent à la télé. Pour « Célébrités », je vais probablement avoir un intervenant supplémentaire à mes côtés, et si c’était une femme, je serais très contente. TF1 a l’air d’aller dans ce sens-là, alors, il faut en profiter. »

A l’écran, ma séduction, c’est la bonne humeur

« J’essaie d’insuffler de la joie de vivre dans mon émission. On peut effectivement appeler séduction ce ton très relax que j’ai voulu donner. C’est ce qui donne aux gens l’envie de me regarder. Je ne crois pas qu’ils soient devant leur poste parce que j’ai les yeux noisette et que je suis blonde. Ça aurait marché peut-être une fois, pas plus. »

Le « people » n’est pas vraiment ma tasse de thé

« Honnêtement, ce n’est pas mon secteur de prédilection. Ce que j’ai cherché à faire, c’est d’enlever tout le côté paparazzi, images volées. Je me suis battue pour ça à la création de ce magazine, en mai 1997. Et je voulais faire la part belle aux gens célèbres. C’est pour ça qu’il n’y a pas que des portraits dans cette émission. Sinon, ce serait lassant. On approche d’autres sujets, de déco, de métiers inconnus. Il n’y a pas de ragots. »

Les plus célèbres sont souvent les plus sympathiques

« Beaucoup me disent qu’ils apprécient la façon dont on parle d’eux et dont on les met en valeur. En général, ils sont tous d’accord pour revenir, et ça, pour moi, c’est vital. Contacter les stars, ce n’est pas évident. Mais je suis souvent plus « flippée » avec des gens peu connus car, sur le plateau, ils sont en fait peu généreux. Ils ont la grosse tête alors qu’ils ont fait deux trucs et demi. Pour Alain Delon, tout le monde m’a demandé si je n’étais pas trop stressée. Eh bien ! non, je ne l’étais pas du tout, car je savais qu’il aurait des choses à raconter. Par exemple, si je recevais Depardieu, je suis sûre que je n’aurais pas le trac. L’inverse est trop dur, on rame. »

Sur un plateau, il faut gérer le temps et les personnes

« Sans prétention, je pense que j’ai un don pour ça. Je suis très psychologue et j’ai toujours réussi à faire dévier la conversation ou à changer de sujet, comme si de rien n’était. Je n’ai jamais été obligée, au montage, de couper 40 mn d’émission parce que je n’avais pas réussi à gérer tout ça. On enregistre sur 90 mn à peu près et on en garde 75. Donc on est proche d’un vrai direct. Plus on doit couper, plus ça perd du tonus. »

L’audimat, c’est assez dur parce que c’est impératif

« J’ai de la chance, j’ai toujours fait un bon audimat, mais si un jour ça n’allait pas, je sais que ce serait des coups de fil, des réunions. Et ça ne doit pas être très facile à vivre. Mais c’est normal : on est sur une chaîne commerciale, donc l’audimat doit être bon, point à la ligne. Si un jour on m’annonce « Tu n’as fait que 22 », il est certain que je vais me mettre à flipper sec. »

Avec mes invités j’aime qu’il y ait un rapport de séduction très fort

« Que mon invité soit femme ou homme, j’ai besoin d’établir ce rapport. Je mets la « patate », d’ailleurs, parce que, sinon, l’émission ne fonctionnera pas. Le téléspectateur ne passera pas un bon moment. Il m’est arrivé de ne pas être séduite par l’invité, et là, je rame. C’est rare, car tous ceux que je reçois, j’ai envie de les connaître. Seulement, quand ils arrivent sur le plateau, ils ne sont pas forcément comme je le pensais. Parfois, c’est une bonne surprise, ils sont encore mieux ; parfois une mauvaise. Dans ce cas-là, et si la personne n’est pas réceptive non plus à ma personnalité, c’est terrible ! »

Quand la personnalité de l’invité me séduit, j’aurais envie d’aller plus loin

« Ça peut m’effleurer lorsque j’ai vraiment eu un bon contact, mais en fait, je ne le fais pas. Moi, je suis très fidèle, j’ai des amis qui se comptent sur les doigts de la main et j’ai envie de préserver cela. Si un invité me plaît, homme ou femme, je ne suis pas sûre qu’il ait eu la même perception de ce moment passé ensemble. Proposer un déjeuner ou même un café, c’est délicat. L’invité peut répondre oui à cause de mon statut d’animatrice, mais il ou elle n’en aura peut-être pas envie. Alors, je ne le fais pas. Quelquefois, certains m’ont laissé leur numéro perso, mais là non plus je n’ose pas. »

Je n’ai jamais vraiment été séduite « amoureusement » par un invité

« D’ailleurs, j’ai remarqué que lorsque je plaisais, ce n’était pas réciproque. Donc, je trouvais (car maintenant il y a Benjamin et ça ne se pose même pas) un tas d’excuses pour éviter le dîner. Mais c’est vrai qu’un homme comme Delon m’a subjuguée. Je ne m’y attendais pas du tout. J’étais d’abord très étonnée qu’il accepte de venir à l’émission, mais pas plus impressionnée que ça, et j’ai été sous le charme, même s’il n’a plus 20 ans et que je suis plutôt attirée par les gens de mon âge. II a un charisme incroyable. Dans un autre style, j’ai reçu Jean-Claude Vandamme, et lui aussi, c’est un vrai séducteur. »

Je peux être séduite, mais juste le temps de l’émission

« Delon, je suis tombée sous le charme pendant une heure et quart. Après, ça s’est éteint. Pareil pour Vandamme. Je trouve que c’était plus dangereux quand j’étais mannequin, et que, pour les besoins de la photo, j’étais à dix centimètres d’un superbe garçon. J’imagine que pour un comédien ou une comédienne, ça doit être difficile de résister à ça. C’est la proximité et le fait de toucher l’autre qui peut tout faire basculer. »

ALEXANDRA ET LA BEAUTÉ

Je fais très attention à ma peau et à mes cheveux, sinon, je fais beaucoup de sport

« J’utilise beaucoup de produits de beauté et je suis fidèle à mes marques. Par exemple, pour la peau, c’est Nivéa et Elizabeth Arden. Pour le corps, je prends Nivéa. Leur lait, par exemple, est formidable. J’en ai essayé beaucoup, et des très chers, mais c’est vraiment celui-là que je préfère. Leur gommage est top également, leur déodorant aussi, enfin, tout ! Pour le visage, je me fais un peu plus de soucis et je crois que, psychologiquement, je me dis qu’il faut peut-être des produits plus onéreux. Ce n’est pas très clair, mais c’est vrai que dans ce cas, je choisis plutôt du haut de gamme. Chez Elizabeth Arden, j’adore tout ce qui est encapsulé. Les céramides font vraiment de l’effet. Je fais ça en cure d’un mois, pour les yeux par exemple, et il y a une crème de jour que j’utilise depuis très longtemps, Luminence, à base de paillettes je crois, qui donne bonne mine quoi qu’il arrive. Je n’ai pas peur de vieillir mais d’avoir une vilaine peau. Vers 12-13 ans, j’ai eu ma période acné qui a duré un an. Je crois qu’il n’y a rien de plus horrible. Les rides, non, ça va pour l’instant, d’autant que plus je vieillis, plus je me sens bien dans mes baskets. A 15-16 ans, c’était beaucoup plus difficile pour moi. Alors que là, plus ça va, plus je suis en harmonie avec moi-même. »

« On peut appeler séduction ce ton relax que j’ai voulu donner »

« C’est vrai, Alain Delon m’a subjuguée. Il a un charisme incroyable »

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